mercredi 5 janvier 2011

Best of my time 2010 (2)




Les albums :
1- Before Today – Ariel Pink's Haunted Graffiti
2- Man of the moon II – Kid Cudi
3- My beautiful Dark Twisted Fantasy – Kanye West
4- Mac Miller – K.I.D.S.
5- How I Got Over – The Roots
6- Ivory Tower – Gonzales
7- Teflon Don – Rick Ross
8- Thank me later – Drake
9- La reproduction – Arnaud Fleurent Didier
10 ex-aecquo- Pilot Talk 1 et 2 – Curren$y

10 autres autres groupes appréciés cette année :
Arcade Fire
Beach House
Big Boi
Big Sean
Deerhunter
The Drums
Foals
Guilty Simpson
N.E.R.D.
Uffie

Top 20 Singles (un par artiste)
1- Round and Round – Ariel Pink
2- Mojo so Dope – Kid Cudi
3- Final Hour – Big Sean
4- Radio Daze – The Roots
5- Runaway – Kanye West
6- Rocket's theme – Pharrell Williams
7- Michael Knight – Curren$y
8- The Grudge – Gonzales
9- Knock Knock – Mac Miller
10- Thank Me – Drake
11- France Culture – Arnaud Fleurent-Didier
12- Rude Boy – Rihanna
13- Aston Martin Music – Rick Ross
14- Be Still – Big Boi
15- I've seen the Lights – NERD
16- Acapella – Kelis
17- The suburbs – Arcade Fire
18- Illusion of Love – Uffie
19- Spanish Sahara – Foals
20- Club can't handle me – Flo Rida

(comme je n'ai pas spécialement envie de me vanter de mon inculture littéraire, théâtrale, télévisuelle ou en art plastique, je m'arrêterai là)

lundi 20 décembre 2010

mardi 15 décembre 2009

Entropie

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Mon top 11 2009 (15, en fait)

1- Funny People de Judd Apatow
ex-aecquo Adventureland de Greg Mottola (DVD)
2- L'étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher
ex-aecquo Southland Tales de Richard Kelly (DVD)
3- Ce cher mois d'aout de Miguel Gomes
ex-acquo Phantom of Nabua d'Apitchatpong Weerasethakul (Expo)
4- Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa
5- La fille du RER d'André Téchiné
6- Public Enemies de Michael Mann
7- Inglorious Basterds de Quentin Tarantino
8- Star Trek de J.J. Abrams
ex-aecquo Hypertension 2 de Marc Neveldine et Brian Taylor (DVD)
9- Avatar de James Cameron
10- La ville fantôme de David Koepp
11- La famille Wolberg d'Axelle Roppert

Suivis de près par : Up, L'idiot, Fighting, Twilight, Tetro, Ponyo

***
Bon, tout de même, Avatar c'est très beau. C'est peut-être même très grand (me faut le temps de digérer pour en être sûr)
(ça valait le coup de revenir pour le dire, me semble-t-il)
(Cameron macho... tss) (et j'ai lu Tristes tropiques)

***
D.Chou is back on wednesday !

jeudi 19 novembre 2009

Beyoncé über alles

Tu as vu le dernier clip de Beyoncé, avec Lady Gaga ?




C'est génial pas vrai ? Beyoncé n'est pas seulement la plus belle femme au monde et la meilleure chanteuse de r'n'b (en tout cas celle qui accumule le plus de lauriers), elle est aussi celle qui maîtrise le mieux son image. Et le clip de Video Phone, ce n'est rien d'autre que la démonstration crâneuse de cette maitrise. Tu as vu comme elle y exulte ? Comme elle met les petits hommes à tête de caméras à ses pieds ? Comme l'image devient épileptique dès qu'elle s'approche trop près d'elle - l'infilmabilité étant de toute façon, et depuis toujours, le motif favori de Beyoncé ? Comme elle se déguise et se démultiplie, enfin, pour incarner toutes les femmes en même temps - l'über-femme.  Et tu l'as vu avec son énorme fusil ? Beyoncé, c'est Leni Riefensthal + Barack Obama.

Et c'est surtout l'inverse de Britney Spears : on peut lire Video Phone comme  une réponse cinglante à Piece of me. D'un côté, la frêle Britney qui tente, au milieu d'une discothèque peuplée de ses sosies, de braver les démons qui l'enserrent, dans un chant du cygne sublime mais signant aussi sa perte : "you want a piece of me ?", dit-elle, comme pour geindre "mais vous voulez quoi encore, vous m'avez déjà tout pris ?". Un sens certain du tragique, certes (qui fait qu'au final, je l'aime bien malgré tout, Brit)

De l'autre côté, Beyoncé, toute puissante, qui invite son exact opposée (Lady Gaga : blanche, blonde, petite, suicidaire, et en même temps l'anti-Britney) pour un petit tour de son royaume, complètement verrouillé (cf le premier plan). Elle y nargue les paparazzi en s'offrant à eux, entière mais insaisissable. "tap me on your video phone, i can handle you". C'est elle qui te manipule, et pas l'inverse. "Et si tu veux savoir ce que ça fait de me filmer, je vais te montrer ce que je lui fais subir, moi, à ton image".

Je comprends qu'on puisse trouver ça indécent, cette démonstration permanente de force. Mais quelle autre star peut se targuer d'une telle infaillibilité ? Aucune, et ça ça me fascine. Et surtout ça va à l'encontre  d'une certaine exploitation marketing de la détresse (Amy Winehouse, Pete Doherty, Britney Spears...), et ça c'est cool.

Au fond, préférer Britney, c'est aimer les femmes tant qu'elles sont faibles, à protéger, à consoler (autre exemple : Kristen Stewart dans Twilight 2) (c'est pour t'obliger à répondre que je dis ça :p). Tandis qu'aimer Beyoncé (la femme qui "upgrade" Jay-Z, ne jamais l'oublier), c'est reconnaitre qu'une femme puisse être à la fois hyper-féminine et hyper-puissante. Qu'elle puisse revendiquer son genre* et dominer le monde. Beyoncé über alles.

* et sa couleur de peau, mais c'est moins présent dans sa clipo/filmographie

dimanche 15 novembre 2009

Pour rétablir la vérité

Si jamais tu avais lu la version erronée (et hélas publiée) du portrait de Richard Kelly, voici la vraie version (c'est surtout la fin qui change) :

Richard Kelly est un cinéaste de son temps, et pourtant il ne l'a jamais filmé : Donnie Darko, son premier film, sorti quelques semaines après le 11 septembre 2001, imaginait ainsi la fin du monde en 1988, à travers les yeux d'un adolescent perturbé ; Southland Tales, se déroulait en 2008, mais figurait en fait un monde parallèle, un monde où les Etats-Unis, victime d'une attaque nucléaire, aurait déclenché une troisième guerre mondiale ; The Box, quant à lui, prend place en 1976 (peu ou prou l'année de naissance de son auteur) et raconte le désarroi d'un couple embarqué dans une machination aux dimensions apocalyptiques... Quelque soit l'époque filmée, le cinéaste de 34 ans ne semble ainsi pas capable d'imaginer le monde autrement qu'au bord du précipice. La catastrophe est toujours là, présente, attendant au coin de la rue – cette banale rue de banlieue pavillonnaire (américaine) qui lui sert presque toujours de décor –, sous la forme d'un réacteur d'avion, d'un champignon atomique ou d'une simple boite en bois, avec un bouton rouge sur le dessus. A rencontrer ce jeune homme amène, au visage très doux, presque poupin, on a du mal à croire que d'aussi noirs desseins puissent germer dans son esprit. « J'ai lu énormément de S.F. étant jeune, et la plupart des auteurs des années 50 et 60, comme Richard Matheson, Kurt Vonnegut ou Philip K.Dick, ont une vision très noire, désenchantée de l'humanité. Or pour les gens de ma génération, tout qu'ils disent sonne comme une évidence : nous n'avons pas connu autre chose que l'enfer qu'ils décrivent ». C'est bien en cela que Richard Kelly est un cinéaste de son temps : ayant grandi dans les années 80 et 90, et entré dans la vie active en 2000 et des poussières (celles, à peine retombés, du World Trade Center), la crise n'est pour lui pas un état paroxystique, mais la normalité. Et la fin du monde, une conséquence logique, presque un soulagement (« un gémissement » dirait T.S. Elliot), si l'on en croit les derniers plans de Southland Tales, son grand oeuvre hué à Cannes en 2006 par un public abruti, incapable de saisir la beauté chaotique et prométhéenne du film. Si Richard Kelly a connu une catastrophe, une vraie, c'est finalement celle-ci, cette carbonisation cannoise qui le laissa abasourdi, K.O. debout sur la Croisette. Trois ans plus tard, il en garde (encore) des séquelles : la voix fébrile, il hésite longuement avant de répondre aux questions, se montre effrayé à l'idée qu'on puisse charcuter ses projets (« si je faisais une série télé,ça me briserait le coeur qu'elle soit annulée au bout de quatre épisodes »), et ne se risque pas à couper la main qui le nourrit désormais. Rentré dans les rangs de la Warner pour son dernier film, après la chaotique production indépendante de Donnie Darko et celle, semi-indépendante et non moins infernale de Southland Tales (250 000$ de recettes aux USA, direct-to-dvd en France), il s'espère sorti d'affaire : « Je ne veux plus quitter le système des studios, d'autant plus que les indépendants sont aujourd'hui moribonds. C'est trop frustrant de passer des années sur un film pour ne le voir finalement sortir que dans une poignée de salles. Et puis maintenant j'ai envie de m'attaquer à des budgets plus importants, je me sens prêt ». Pour cela, il faudrait bien entendu que The Box, qui n'est pas encore sorti aux Etats-Unis, soit un succès au box-office, mais le kid de Virginia se dit « serein ». On reconnaît là une des qualités majeures du cinéaste, celle qui permet à ses films-baudruche, chargés jusqu'à la gueule de matière fictionnelle incandescente, de ne jamais exploser en vol. Comme J.J. Abrams et Christopher Nolan, mais contrairement à M. Night Shyamalan (pour prendre trois réalisateurs américains comparables apparus dans les années 2000), Richard Kelly est un cinéaste de la dépense, un prestidigitateur nourri aux effets numériques (« toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie » selon Arthur C.Clarke cité dans The Box) un flambeur pour qui l'enflure narrative est la seule réponse possible à la surenchère des série télés qui ringardisent son art depuis dix ans. D'où l'impression, parfois, que ces trois-là accumulent en deux heures autant d'enjeux, de personnages et de sous-intrigues que huit saisons des X-Files. Toutefois, un tel boulimique ne peut qu'à condition de garder la tête froide : ce que le scénario, parfois trop gourmant, dilapide d'un côté, la mise en scène, précise et ample, incroyablement suave, le récupère de l'autre, créant de pures visions apocalyptiques avec trois fois rien, un hangar vide et quelques ventilateurs par exemple. « J'ai essayé tout au long du film d'utiliser la technologie numérique pour arriver à un effet analogique », affirme-t-il, fier, ses yeux brillant soudain de mille paillettes. Car aussi noires et caustiques que soient ses intrigues, Richard Kelly semble immunisé contre le cynisme. Adepte de Sartre depuis, dit-il, « sa découverte éblouie, au lycée, de Huis-clos » il ne départit jamais d'une certaine candeur, une croyance infaillible en l'humanité, à qui il laisse toujours la possibilité d'emprunter une autre voie que celle qui la mène à sa perte – dans The Box, le méphistophélique Mr Steward ne répète-t-il pas sans cesse que « le choix nous appartient » ? Et plutôt que d'aller chercher dans le passé les racines du mal – quête parfaitement vaine qui aboutit toujours à la résignation mélancolique – Richard Kelly préfère y trouver les raisons de se réjouir au présent. En espérant un jour en finir avec la fin du monde.


***

Je te conseille toujours, par ailleurs, la vision d'Adventureland. J'avoue, c'était surtout pour me la péter avec ces deux jolis commentaires.



Oh et puis non

Le précédent post a failli être le dernier de ce blog. Ca me plaisait bien de finir sur une image (et quelle image !) du génialissime Crank 2 (critique la semaine prochaine, youknowwhere) (t'en as déjà eu la substantifique moelle sur twitter y'a 10 jours). Je voulais arrêter pour des raisons que j'expliquerai plus tard, quand l'heure sera venue (elle le sera de toute façon bientôt). Et puis finalement, j'ai eu envie de poster ça, et puis quelques autres trucs encore. Répit.

***

Impression de gâchis devant A l'origine. Formidable première heure : tendue, haletante, limpide... Et puis patatra : impression de surplace, ça se répète, s'embourbe – littéralement, trop littéralement... Et puis si, quand même, on se dit qu'il y a quelque chose. L'autoroute, le cinéma (et aussi les pyramides, les pharaons, Jésus ?). La métaphore file. A toute allure, vite vite. Et puis soudain : flashée. Et ça retombe. ... Et puis ça remonte. S'envole. S'y croit... Et puis non, patatra. A nouveau...


Au moins, le film est formellent conforme à son sujet, se dit-on... Mais quel idée, alors de raconter l'histoire d'un échec, ou même d'un semi-échec ? Il faut vraiment être français pour ça... Car finalement que reste-t-il, lorsque le générique défile ? Une autoroute, mal fichue mais « conforme » (dixit la DDE), qui ne va nulle part mais fait du bien à la région. Les gens y ont cru, chouette. Et la croyance, c'est tout ce qui compte, nous dit Gianolli, une fois de plus. Le problème c'est que lui y croit peu, au cinéma. C'était la même chose avec Quand j'étais chanteur : grand sujet, petit film. Défaut de mise en scène. Sens du cadre, mais défaut de mise en scène (et défaut de montage aussi, c'est flagrant). Il manque toujours à ses films un vrai acte de foi, autre chose que l'illustration chic de scénarios improbables, autre chose qu'un naturalisme certes maitrisé – Gianolli ne s'intéresse au fond qu'à ça : la maitrise d'ouvrage – mais petit bras. Il leur manque, par exemple, la résurrection d'Ordet, ou l'arrivée de l'aigle dans La jeune fille de l'eau. Le jour où Gianolli sera capable de ça, ce sera enfin un cinéaste (il répondrait sans doute : « oui, mais on est en France, que voulez-vous... ») (bon ben Guiraudie aussi, il est en France) (« oui, mais ça fait 2 entrées » dirait-il) (et je n'aurais rien à répondre) (ah si, contrarié, je lui dirais sans doute : "ta musique elle est pourrie, d'abord")


Je suis un peu dur, je m'en rends compte en relisant. Le film n'est vraiment pas nul. Cluzet est formidable, comme toujours (dommage qu'il ne soit d'avantage employé par les bons cinéastes). Les rôles secondaires sont dans l'ensemble bien écrits, bien joués (Soko, très bien, Vincent Rottiers aussi). Et je ne suis pas d'accord avec toi : le thème de l'escroquerie me semble plus intéressant, en l'occurrence, que celui de la mythomanie – je précise « en l'occurrence », car dans The Informant, c'était passionnant, mais l'ambition était toute autre. Ce qui est merveilleux dans A l'origine (pendant 1h en tout cas), c'est la vacuité du type, et la façon dont ce vide est comblé par l'enthousiasme des autres. Ce type, Cluzet, n'est rien, rien de rien. Et c'est ça, fondamentalement, un imposteur : un type qui ne fait que renvoyer la balle. Les gens, les fameux « gens », en vrai ils ne se font pas arnaquer : ils attendent le messie. Celui qui va leur permettre de croire. Celui qui va leur dire « je vous ai compris » (et tu sais bien à quel point cette fameuse phrase de De Gaulle était creuse). Ils pourraient choisir n'importe qui – c'est d'ailleurs ce qu'ils font – et, pas de bol, ils choisissent le vide incarné. Le vide pour sortir du vide... C'est ça un messie, rien d'autre. Ca m'a fait penser au Village cette idée de communauté qui vit dans le déni ; qui le sait, instinctivement, mais qui ne fait rien pour changer parce que le mensonge est précisément ce qui la fonde en tant que communauté. Seulement Le village... bon, j'arrête là.

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Remember this ? J'avais promis de dire d'où ça venait et puis zappé.  En fait ça venait d'un reportage sur le tournage d'un film avec des scènes pornographiques (mais pas que) qui s'appelle Histoire(s) de sexe, a été réalisé par Ovidie et l'ami Jack Tyler, et vient d'être classé (le 6 octobre) X par la commission de classification des films. C'est la première fois depuis 13 ans, car si beaucoup de films sont de fait X, peu, et même plus aucun, ne demande de VISA d'exploitation cinématographique (puisqu'il n'y a plus de ciné pour les passer). C'est donc une décision exceptionnelle, pour un film qui ne le mérite absolument pas : peu de plans cul, pas beaucoup plus que dans, mettons, 9 stories de Winterbottom, interdit aux moins 18 ans. Pour l'instant ça a fait peu de bruit dans la presse (exception : ici ; et très vite, j'espère, youknowwhere). Pensez-vous, des pornographes. Qui font jouer des acteurs porno. Et qui en plus défendent une vision plutôt heureuse et pacifiée de la sexualité (on n'aime pas en France, quand Bataille n'est pas cité) (ça ne fait pas sérieux) (le sexe c'est sale, c'est torturé, c'est thanatos, etc.). Non, vraiment, pourquoi les défendre ?

Il faudrait que je me bouge pour publier les autres photos de la série. Et aussi la longue interview de J.T. En attendant, here's what the world needs now :



(je suis plongé dans le easy listenning en ce moment, Bacharach, Barry, Mancini...)

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Tu veux des nouvelles de D.Chou ? La production de son film avance à pas de géant, son couple va à merveille, et il estime que sur une échelle de célébrité de 1 à 10, il est à 8 depuis son exposition star sur le cinéma Khmer des 60's. Mais seulement à Phnom Penh. Dans les campagnes, il est à 3. Au boulot D.Chou !