Des dessinateurs sous la main, des dessins sous les yeux

Que s'est il passé à Saint Malo ? J'ai été pris d'une fièvre de dédicaces !! Faut dire que je n'y suis que rarement confronté : je ne vais que peu en festival, et le cas échéant, je suis bloqué sur un stand, interdit d'errance de longue durée. Je ne vais plus chez mon libraire lors de ses invit... Son prédécesseur invitait parfois des auteurs que je voulais rencontrer pour telle ou telle raison (Dutreix pour son talent, Schwartz pour... quoi déjà ?).

Cette cession ci, il y avait Nicoby chez Jarjille, chez qui j'ai fait péter le budget, aidé un peu par Zac... J'ai guetté un peu l'auteur lors de mes balades dans les travées... et ai finalement fait signer un mini bouquin hommage, bonus d'un bouquin hommage à la BD (c'est le seul livre que j'avais prévu d'acheter à Quai des bulles... en me doutant que l'auteur local y serait présent).

Nicoby : La bibliothèque de bon gout

Un peu Quai des bulles

Mitigé Quai des bulles... bon, on a bien rigolé...

Mais bon...

italiques

Vendredi, après avoir fait le tour des expos du Palais, on file au Grand Bé (juste à coté de Bergamotte et de notre fournisseur de Kouign amann) : quelques dessins d'Alfred y sont présentés... Bon, une expo très chiche quand même. On apprend que la fête Delcourt s'y déroulera samedi, et que cette expo est sans doute un genre de déco pour l'agrémenter. On ne pourra pas y tenter l'incruste : samedi y a Mademoiselle K !

En ouvrant la porte : bim ! on tombe sur Alfred & Olivier ! On se donne rendez-vous dimanche aprem pour le spectacle italiques, dérivé de son expo bordelaise du printemps 2014.

Olivier lit un livre où se mêlent différents récits, dont de nombreux, très beaux, écrits par Alfred...

qui, pendant ce temps là, dessine de très beaux dessins en mouvement...

L'incandescence intacte

Les files d'attente pour les contes à bulles (avec Rossi notamment) étaient démesurées (et super mal gérées : les gentils bénévoles interdisaient alors totalement l'accès au PDGL) si bien que le seul spectacle que j'ai vu fut celui soumis à résa... Samedi soir.

Au dessin : Gomont, jeune auteur de BD dont le dernier album était très fort.

et à la musique : Mademoiselle K en section réduite (avec Peter seulement).

Je l'ai déjà vu a deux reprises à Bordeaux : du rock qui bouge, une rage qui hurle, des pogos qui déchirent !! Bon, ici, on est sagement assis... et le spectacle n'est pas que musical : on se laisse porter par le dessin... qui s'est laissé porter par la musique

Pierre-Henry Gomont n'a finalement dessiné que la Mademoiselle.

Expos à Quai des bulles

En plus des expos consacrées à Thierry Martin et Imbattable, Quai des bulles offrait une salle dédiée à la renaissance de Sœur Marie-Thérèse. Il fallait bien ça, après 10 ans d'absence. Une expo centrée sur ce 7ème tome... un peu dommage...

Deux éditeurs franco et belge faisaient un focus sur les auteurs indé-américains de leurs catalogues. C'est intéressant, mais bon, on a un peu les mêmes ici... et pas assez d'argent ni ne place pour se procurer tous les livres... Bon : c'est quand même rassurant de voir que la BD est pareil partout. D'ailleurs... n'en profiterions nous pas pour dire "roman graphique" ? Et non, même pas.

Et de belles planches de Blutch étaient posées de ci de là sous la baie vitrée faisant face à la mer.

De la mer, il en est question, beaucoup avec Riff Reb's.

Rencontres dessinées

On a commencé samedi matin avec Laurence Croix. La médiathèque nous accueille avec des ptits gâteaux et un café. Comme la bibliothécaire, la dessinatrice a super bien préparé son intervention : des cromalins, bleus, tirages entre les mains du public, petites vidéos de mise en couleur où les calques se succèdent, de préparation à la mise en couleur où les éléments clés sont repérés et mis en avant pour une bonne lisibilité de la page... Elle nous a parlé de ses débuts avec Brüno, de ses influences (la magie de cet incendie dans Les rivaux de Morris) de la joie de voir ce mur Spirou à Bruxelles... Des contraintes de mise en couleur liées aux contraintes techniques d'impression (pas de noir dans les couleurs !). J'ai découvert qu'on pouvait avoir une couleur préférée (ce orange !). Génial et génial.

Camille Jourdy a raconté ses débuts, ses influences aussi, du coté de la littérature jeunesse (et des beaux albums du Père Castor)

Libon s'est prêté au même jeu, a répondu a des questions de lecteurs... parlé de ses influences (a dessiné un Newton de Gotlib à coté de sa pomme) et sa réponse sur les influences est riche de sens (en faisant un parallèle avec une page de recopiage d'un style... où à la fin de l'exercice, reste son style à soi).

Hors champs

Après avoir visité son expo (mise en forme par Laurent Lefeuvre) vendredi matin, nous sommes allé écouter Thierry Martin parler de son travail d'avant la BD, de sa technique (au pluriel)... avec le sage Philippe Cordier. Son truc de se placer juste avant (ou juste après) la pause clé d'une séquence de mouvement éclaire magnifiquement la compréhension de ce qu'est un beau dessin en BD... je ne serais plus étonné de voir qu'un dessin pompé sur une photo ne décrive pas vraiment le mouvement.

Il a été question d'influences, de références, hommages, clins d’œil, réminiscences... tout ce qui fait le bonheur de ce blog.

L'esprit de Peyo l'a habité pour la réalisation de son roman de renart, et il l'a détourné pour sa série de baffes, dont celle-ci visible à l'expo :

C'est vrai qu'il est chiant Pirlouit, à chanter tout le temps.

T'es aux quais ?

Y a un truc qui fait que Quai des bulles est un festival de BD différent des autres : c'est que c'est à St Malo, qu'y a la mer, les crêpes, les remparts ! La BD est là à chaque fois simplement comme une occasion. Bon en plus, St Malo c'est toutes mes petites vacances chez mes grands-parents, et c'est aussi un week-end avec Totoche & Mme Totoche.

De Bordeaux, on bombe pour arriver au conte à bulles de Tanquerelle... mais pas de peau : l'entrée était réservée aux classes ! Pour une fois, le festoche tombe hors vacances scolaire. L'aurait suffit de le dire dans le programme ? non ? Bon. Y a des expos, alors on visite... BD cul, mouais : des panneaux représentant les dessins bonus des albums des requins marteaux... déjà vu, peu d'intérêt. Les expos d'Oubrerie, Maffre et de Nesme sont plutôt bien mises en scène. Peut être un chouia trop cheap.

Et puis c'est tellement drôle de slalomer entre les vieilles surveillantes qui racontent rien mais très fort. Allez : y a Laurel ! On s'en fout mais quand même, c'est un cas éditorial avec son fameux 3 millions de % de son financement participatif. Mais quand une horde de mômes débarquent pire que des puces dans l'amphi, ne me reste plus qu'à trisser.
Je bave devant le bouquin de Schwartz chez Black & White. Mais t'as vu le prix ? T'as vu la taille de l'étagère pour le ranger ?
Je ne sais pas comment j'ai fait : raté la rencontre avec Lepage ! Et bon, la rencontre avec Solé (mais avec babelio) ou celle avec Cizo (mais avec Felder).
Ce soir, les crabes et les huitres n'ont pas fait long feu.

Samedi, on a juste trainé dans les allées, discuté (des plombes) avec Tonnerre de bulles ou Mosquito, regardé des dessinateurs dessiner, papoté avec des connaissances de-ci de-là. Cailleaux et de Fombelle ont fait un beau duo. A midi, on mange avec Schwartz, pour lui casser son rythme de dédicace de malade.
Gros vent : je discute avec M. et Mme B. (lui est invité mais n'a aucune intervention de quelque sorte) quand tout à coup arrivent Capu & Libon : je n'existais alors plus. Gentille absence de politesse mainte fois ressentie dans ce genre d'entre-soi d'où je ne suis pas.
L'expo Spirou vaut pas un brol.
J'aime bien les dessins de Daphnée Collignon, un peu moins ses histoires. Le conférencier sort des analogies de derrière les fagots, est surpris que ça ne soit pas évident aux yeux de l'auteure... Est surpris aussi que ses héros soit des femmes... Pourquoi ? Mais as-t-il jamais demandé à un dessinateur pourquoi ne dessinent-ils que des hommes ? Elle s'en est quand même bien sortie.

Après une crêpe : concert dessiné avec Oubrerie, au dessin et aussi à la guitare ! C'est du jazz, alors les musiciens jouent pour eux. La chanteuse joue du sourire beaucoup trop fort, et beaucoup trop faux. Mais c'est bien sympa.
C'est marrant : à Bordeaux, les auteurs viennent toujours voir les spectacles dessinés de leurs potes. Mais quand on donne le choix à un dessinateur entre une activité culturelle ou boire un verre, le dessinateur finit la bouteille (le dessinateur a une vie de merde).

Dimanche : on sait que c'est la fin. En plus Totoche n'est pas du matin, on s'est dit au revoir hier soir. Peu de monde dans les allées... Les crocs en jambes sont peu en jambe, Wandrille me fait l'argument du bouquin de B-gnet... y a des clins d'oeil aux bd de western ? Allez msieur : une dédicace please. Catherine Meurisse fait un dessin pour Capucine, dont le Libon dédicace à coté ses cavaliers... personne d'autre... J'enquille pour un beau dessin sur la BD de l'année.
Pour cause de repas rennais, on squizze à regret la rencontre avec Bravo !
Je repars avec des kouign aman plein la besace ! Et ça : c'est le bonheur (et du beurre).

Des bulles et des bulles !

Je lisais un peu Josso dans Lapin... cette expo, magnifiquement bien fichue, m'a donné envie de lire, de comprendre son travail.
L'expo Grocery s'ouvre par une boutique, genre Marché Ferraille (tout a déjà été fait ?) et présente des travaux de recherche, des étapes de création... je n'ai pas eu le sursaut d'avec Josso (c'était tentant, mais j'ai vraiment trop de trucs à lire). L'expo Asterix me désespérait d'emblée... j'ai pas été déçu de ma déception.
 

Quelle perte de temps ! Conrad et Ferri qui font ça, Léturgie Les profs !

Laurent Verron a réalisé des fresques de son personnage pendant tout le week-end. Il squatte l'hebdo Spirou avec ce long récit insipide, comme ce hall glacé, pour qu'on l'oublie pas, qu'on achète son bouquin ? On n'est pas si bête ! Il aurait fallu sans doute un (bon) scénariste.
Le show Mastodonte a été un peu vampirisé par Trondheim (on s'en doutait), mais Bourhis s'est vraiment éclaté dans son rôle de gourou. C'était très drôle.

Obion n'était pas sur cette piste : il était dans son conte à bulle de quai des bulles. C'était aussi assez joli.

La conférence du gag était super intéressante... Réalisée par de vrais professionnels, le rire était de la partie ! Bernstein me fait vraiment marrer.
La petite rencontre dessinée avec Chauzy était plutôt intéressante (mais quelle idée de reprendre en BD ce roman déjà adapté en images ?). Pas lu grand chose de Chauzy depuis des années moi.

Volo accompagné de Panaccione a donné un concert ravissant. Drôle, engagé, émouvant... deux voix qui se répondent avec en toile de fond des dessins qui se créent sous nos yeux. Très beau !

A Saint Malo, beau port de mer

En débarquant à Saint Malo, il fallait forcément passer par la galerie en hommage à Plessix. Il fallait commencer par là. Quelques planches de ses séries, quelques dessins de ses amis, en hommage à son talent, à lui. Il laisse une place très vide. Patrick Jusseaume est décédé il y a quelques jours... Le pauvre a été complètement zappé ! C'est Totoche qui m'en a parlé, sinon je ne l'aurais jamais su. On pouvait quand même se faire dédicacer Tramp dans la galerie marchande. Business is business.
Assis dans l'allée d'une salle comble, j'assiste aux racontards illustrés par Cossu (non, l'autre), découvert récemment dans Spirou. Le duo conteur/musicien est parfait, l'histoire un peu moins, et la mise en image habilement séquencée (bien préparée on va dire).

La conférence sur "la non-fiction en BD" est assez chiante, alors qu'une foule de comiques drôles s'égaye autour de la table. J'ai du mal avec ce chemin que prend la BD, en particulier l'impasse dans laquelle s'est réfugié Davodeau (complètement zappé sa carte blanche).

L'expo de Lauzier, très classique, ne vaut que par la présence de quelques crayonnés... y a même un film où Lauzier devise avec Sattouf (très mauvais final ! m'a gâché mon tour).
La rencontre graphique, dont le principe avait été lancé à Angoulême (puis abandonné) est repris un peu ici : un auteur répond à des questions, des suggestions, par le dessin. C'est Alfred qui s'y colle, et bien sûr : il sait y faire.

Aude Picault semble exaspérée dès le début de la rencontre ! Elle a mal au crâne, les questions semblent sans réponse... Le type est maladroit, et elle, elle fait un peu la gueule. Elle parle de ses bouquins, dont je suis un grand amateur, un peu de sa technique, un peu de sa façon de se mettre dans un livre. Elle est brillante, et donc : ses bouquins sont de beaux livres.

Une vie d'amour... et toutes ces sortes de choses

Nicoby fait un ptit bilan en une image, de l'année pourrie qui se termine aujourdhui.

Enfin, pourrie mais pas que.
Nicoby a sorti plein de bouquin cette année, et il a bien fait. Ce sont de ptit bijoux. Il évoque ici son Manuel de la jungle et Belle-île en père. Il me semble voir un genre de couv de Pilote (avec la maquette courant de fin 69 à fin 71).
Il évoque également Quai des bulles avec la mouette de Bouzard, l'expo Fluide glacial, et son expo à lui.
Y a un schtroumpf farceur. Bon.
Et le moustachu en bas à droite, je ne vois pas de qui il s'agit...

Toujours des mouettes

J'ai trouvé cette image sur internet en janvier, relayée de page en page jusqu'à la mienne

Kim Jung Gi est un dessinateur coréen dont les crobards sont regroupés dans de magnifiques sketchbooks, vendus un peu cher (100 €, auxquels il faut ajouter 30 € au moins pour la dédicace).

Crayons, pinceaux et couleurs

De retour de Saint-Malo, franchement pas beaucoup de dédicaces... mais ça fait longtemps que je n'en avais pas amassé autant.
Alors j'aurais bien aimé ramener une dédicaces des 3 de Lastman, mais non en fait... Peut-être Vivès sur Polina... mais le bouquin était au chaud à la maison, alors non.
Juste Nicoby, qui a fait des BD extra, et encore plein à découvrir, sans compter toutes ses histoires non parues (celle de la rencontre avec Corteggiani en amont de l'expo de sa collec à QDB, l'histoire sur Franquin parue dans la réédition de Tonnerre de Bulles, qui coute un peu cher, et que j'avais déjà).

et Rochette, en souvenir du 1er tranceperceneige.

et Lécroart, génie oubapiste, que je rencontrais avec plaisir pour la première fois.

tout comme Goossens.

On a bien rigolé

avec les amis à quai des bulles

Sur les murs de Saint Malo

C'était une bonne idée, cette expo dans l'univers de Dickie de De Poortere.

Assez drôle et bien fichue, quand même.

Amarrés au Quai des bulles

Grolleau et Terreur graphique in La gazette #1 de QDB #34 (2014)

Retour à Saint Malo

Bon, le festival Quai des bulles se réduit quand même à un gros salon à la dédicace. Les expos ne sont sauvées que par la présence de quelques dessins inédits ou rares (Fournier l'année dernière et Mézières cette année). La mise en scène est assez faible, la déambulation à travers l'expo Mézières est foutraque... J'ai été bien déçu par le conte dessiné d'Alfred. Et par le peu de spectacle de ce genre, qui montre la richesse de la BD. Je ne crois pas que les shows de Lanfeust fassent partie de cette catégorie. Les rencontres, débats, forum sont inexistants : presque à m'en faire regretter la grande quinzaine commerciale d'Angoulême...

Heureusement, on peut croiser les ptits jeunes de chez les ptits éditeurs, et des moins jeunes en dehors des gros sentiers qui s'auto-éditent...

l'adorable Julie M chez Bello loco (sur le stand Akiléos)

et puis aussi des passionnés et de bons amis. Bon, le festival Quai des bulles vaut quand même bien le détour.

Expo Mézières à Saint Malo

Ils ont ressorti le gang des mamies malouines. Elles errent dans les expos en faisant la gueule, causent tricot quand elles se croisent... ne vous renseigneront pas si vous vous demandez si c'est à la plume ou au pinceau... mais vous sauteront dessus si vous dégainez un appareil photo... parce qu'elles ont des "consignes" !! tadam !
On se rabat alors sur un ptit reportage de Fabien Grolleau :

in La gazette #1

A bon port

J'attache une grande importance aux prix. Il est question de reconnaitre les talents du moment, et aussi de dire au monde ce qu'est la BD aujourdhui.

Toujours fidèle

J'ai mis longtemps à voir le marin sur le bateau :